Myanmar/Birmanie : l’UE impose de nouvelles mesures restrictives à 19 personnes et une entité
Compte tenu de l’escalade persistante de la violence et des graves violations des droits de l’homme commises à la suite du coup d’État militaire perpétré il y a deux ans, le Conseil a adopté ce jour une cinquième série de mesures restrictives.
Les nouvelles inscriptions visent 19 personnes et une entité, dont le ministre de l’investissement et des relations économiques extérieures, Kan Zaw, le président de la Cour suprême, Htun Htun Oo, des membres de haut rang des forces armées du Myanmar/de la Birmanie (Tatmadaw) et de l’armée de l’air, des membres de la commission électorale de l’Union, ainsi que des représentants d’entreprises privées étroitement liées et apportant un soutien à la Tatmadaw. Le Conseil d’administration de l’État est également visé, car il joue un rôle central dans les atteintes à la démocratie et à l’État de droit au Myanmar/en Birmanie ainsi que dans les actions qui menacent la paix, la sécurité et la stabilité dans le pays.
Les mesures restrictives s’appliquent désormais à 84 personnes et 11 entités au total. Les personnes désignées font l’objet d’un gel des avoirs et d’une interdiction de pénétrer sur le territoire de l’UE, qui les empêche d’entrer sur le territoire de l’UE ou d’y transiter. En outre, il est interdit aux personnes et entités de l’UE de mettre des fonds à la disposition des personnes et entités inscrites sur la liste.
D’autres mesures restrictives de l’UE resteront en place : l’embargo sur les armes et les équipements et les restrictions à l’exportation d’équipements de surveillance des communications susceptibles d’être utilisés à des fins de répression interne, l’interdiction d’exporter des biens à double usage destinés à être utilisés par l’armée et la police des frontières, et l’interdiction de dispenser des formations à la Tatmadaw et de coopérer avec celle-ci dans le domaine militaire.
Les mesures restrictives viennent s’ajouter à la suspension de l’aide financière de l’UE versée directement au gouvernement et au gel de toute assistance de l’UE susceptible d’être considérée comme légitimant la junte.
Il y a deux ans, le 8 novembre 2020, la Ligue nationale pour la démocratie a obtenu un soutien populaire écrasant et incontestable lors des élections législatives au Myanmar/en Birmanie. Le gouvernement civil a été renversé par l’armée du Myanmar/de la Birmanie le 1er février 2021.
L’UE est profondément préoccupée par l’escalade persistante de la violence et par l’évolution vers un conflit de longue durée qui s’est propagé dans tout le pays et a des implications régionales. L’UE condamne la persistance de graves violations des droits de l’homme, y compris la torture, les violences sexuelles et sexistes, les persécutions incessantes à l’encontre de la société civile, des défenseurs des droits de l’homme et des journalistes, les attaques contre la population civile, y compris les minorités ethniques et religieuses, et la destruction de biens privés par les forces armées du Myanmar/de la Birmanie.
L’UE continuera de s’efforcer de traduire en justice tous les responsables des violations des droits de l’homme, des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité commis à la suite du coup d’État perpétré le 1er février 2021 au Myanmar/en Birmanie.
L’UE demande une nouvelle fois la cessation immédiate de toutes les hostilités, le respect du droit international humanitaire et la fin du recours disproportionné à la force. Le recours persistant aux formes de violence les plus odieuses par le régime à l’encontre de sa population, y compris des civils et des enfants, va à l’encontre des engagements énoncés dans le consensus en cinq points de l’ASEAN, sur lequel le régime militaire du Myanmar/de la Birmanie a marqué son accord. L’Union européenne continuera de soutenir les efforts déployés par l’ASEAN pour assurer un règlement pacifique de la crise actuelle, et elle attend avec intérêt que les dirigeants de l’ASEAN adoptent, lors de leur prochain sommet à Phnom Penh, des décisions audacieuses à l’égard du régime militaire du Myanmar/de la Birmanie. L’Union européenne demande une nouvelle fois la libération immédiate et inconditionnelle de toutes les personnes détenues arbitrairement à la suite du coup d’État, y compris le président Win Myint et la conseillère d’État Aung San Suu Kyi.